news · octobre 14, 2021

Un traité de compréhension d’Abelard

Autre que dans le monde arabe, il y avait peu d’exercice de logique entre l’époque de Boèce et le XIIe siècle. Décidément, Byzance n’a créé absolument rien d’important. Dans les pays d’Europe latine, il y avait quelques auteurs, comme Alcuin d’York (vers 730-804) et Garland the Computist (florissant vers 1040). Mais ce n’est qu’à la fin du XIe siècle qu’un important désir de logique renaît. Saint. Anselme de Cantorbéry (1033-1109) a discuté des préoccupations sémantiques dans son De grammatico et a examiné les pensées de hasard et de nécessité dans les pièces survivantes, mais ces messages texte n’ont pas eu beaucoup d’influence. Plus essentielle était la méthode générale d’Anselme d’utiliser des approches rationnelles de la théologie. Son exemple a donné le ton à beaucoup de choses auxquelles il fallait adhérer. Le premier logicien latin important juste après Boèce fut Pierre Abélard (1079-1142). Il a écrit 3 séries de commentaires et de gloses sur Isagoge de Porphyre et les Categories et De interprete d’Aristote ; il s’agissait des Introductiones parvulorum (qui contiennent également des gloses sur certains articles de Boèce), Logica « Ingredientibus » et Logica « Nostrorum pétitioni sociorum » (autour de l’Isagoge seulement), ainsi que le traité indépendant Dialectica (existant dans une certaine mesure). Ces fonctions montrent une compréhension de Boèce mais vont bien au-delà de lui. L’un des sujets abordés avec perspicacité par Abélard serait la part de la copule dans les propositions catégoriques, les effets de diverses positions du signe de négation dans les propositions catégoriques, les notions modales comme « possibilité », les contingents futurs (comme pris en charge, par exemple, dans la section 9 du De interprete d’Aristote), et les propositions conditionnelles ou « conséquences ». Les riches investigations d’Abélard ont élevé l’étude rationnelle dans l’Europe médiévale à un nouveau degré. Son accomplissement est d’autant plus remarquable que les sources à sa disposition étaient les mêmes que celles qui étaient disponibles en Europe au cours des 600 années précédentes : les Groupes d’Aristote et le De interprete et l’Isagoge de Porphyre, ainsi que les commentaires et traités impartiaux de Boèce. Même du vivant d’Abélard, néanmoins, les problèmes se transformaient. Juste après environ 1120, les traductions par Boèce des statistiques antérieures, des sujets et des réfutations sophistiques d’Aristote ont commencé à couler. À un moment donné au cours du 2e quart du 12e siècle, Jacques de Venise a traduit l’Analytique postérieure du grec ancien, qui a donc créé l’intégralité de l’Organon disponible en latin. Ces fonctions aristotéliciennes récemment disponibles étaient connues collectivement sous le nom de Logica nova (« Nouvelle Logique »). Dans un tourbillon d’exercices, d’autres au sein des 12e et 13e générations ont produit des traductions supplémentaires de ces fonctions ainsi que des commentaires en grec ancien et en arabe, ainsi qu’un certain nombre d’autres articles philosophiques et d’autres ouvrages de sources grecques et arabes. Les réfutations sophistiques se sont avérées un catalyseur important dans la création de la logique médiévale. Il s’agit d’un petit catalogue d’erreurs, de moyens de les éviter et de la façon de piéger d’autres personnes à les commettre. Le travail est extrêmement discutable. De nombreux types d’erreurs ne sont généralement pas évoqués, et les personnes qui le sont pourraient avoir été traitées différemment. Contrairement aux statistiques postérieures, les réfutations sophistiques étaient relativement claires et compréhensibles. Et contrairement à l’Analytique antérieure – dans laquelle, à l’exception de la syllogistique modale, Aristote avait laissé petit pour devenir achevé – il y avait évidemment encore beaucoup à étudier sur les sophismes. De plus, la découverte des sophismes était particulièrement essentielle en théologie, en particulier dans les doctrines de la Trinité ainsi que de l’Incarnation. En un mot, les réfutations sophistiques ont été conçues sur mesure pour exercer l’ingéniosité logique du 12ème siècle. Et c’est certainement ce qui s’est passé.